pour ou contre le trash et le scandale

[frati]

Je viens de mettre le livre de trop sur l'étagère, tout est tombé. Du coup je retrouve un vieux Gabriel Mazneff, des années 80. Et puis je regarde un peu les titres et je me rends compte que depuis quelques années la parole est beaucoup plus censurée, que les auteurs ont plus de tabous. Je n'aime pas Mazneff, je suis papa, et les dévoreurs de petites filles je les ai en horreur, tout comme les profs qui dérapent, etc. Mais en comptant mes livres, je me suis rendu compte que durant les 80 on pouvait dire tout et n'importe quoi, et que maintenant, c'est beaucoup moins le cas, par contre, on déverse dans le polar tous ces faits de société sans aucune retenue, puisque le méchant est puni a la fin. je voulais avoir votre avis et savoir, si vous aimez le trash. Qui a lu Mazneff?

[rony]

oui, vrai ;une pouriture comme lui pavanait à la télé
plus pensable aujourd'hui !
on a loupé queque chose car c'est pas de cacher qui assainit les humains !

[corseetzen]

moi j'ai l'idée que tout est toujours publiable ; je pense à des livres comme "zones humides" et à d'autres de pédophiles enseignants qui ne se cachent même pas pour dire qu'ils séduisent des ado (garçons ou filles)
je pense aussi à des oeuvres comme celles que lit notre jeunesse : de la violence, du mépris pour les sdf parfois
je suis contre certains écrits mais ce qui me choque moi a souvent la faveur du public , alors il vaut mieux ne rien dire...

[Marie-Hélène Ferrari]

je suis avec attention votre débat. Je suis très mal à l'aise moi aussi vis à vis de ce genre de confidences et de confessions, et la médiatisation des écrits de prisonniers qui se vantent de ce genre de choses me révolte. Je ne connais pas les ouvrages cités, "Zone Humide," par contre j'avais 16 ans la première fois que Mazneff est passé chez Pivot et je me souviens du malaise que cela avait provoqué en moi. Je pense aussi que tout rapport basé sur une subordination engendre in facto des possibilités de dérapages qu'il est important d'éviter, tout particulièrement quand on est prof. Je veux pouvoir mettre ma fille à l'école sans me demander si l'enseignant va lui faire du mal. Et je me suis trouvée confrontée à un prof de gym à qui ma fille plaisait. Donc je suis tout à fait d'accord. Ceci dit j'écris entre autres du polar, et mon univers est assez noir, je décris une forme de dérive sociale et il est fréquent que je me serve de faits divers pour enrichir ma trame, donc, je suis un peu mal à l'aise, car finalement je viens de prendre conscience que je contribue d'une certaine façon à ce voyeurisme... je ne sais pas, me voila perplexe.
Vous trouvez que le roman policier s'intègre dans cette idée???
J'ai détesté le Houellebcq à tourisme sexuel, et je n'aime pas, non, j'ai horreur des auteurs de thriller où le "système sanglant'" tient lieu de fil narratif. Mais je sais que les gamins en classe raffolent de "Saw". C'est une vaste réflexion non?

[corseetzen]

à côté de ça on empêche toujours des livres de paraitre
En Corse finalement on est davantage libres car si on aime pas on achète pas et on se fiche de ce qui se fait ailleurs ; j'ignore même s'il y a des choses choquantes qui s'écrivent
quand le medecin de Mitterand avait fait son livre, quelle histoire ! Pourtant il y avait pas de quoi !
bon il faut que je travaille !

[Marie-Hélène Ferrari]

Savez vous qu'on ne peut publier de livres pour enfants qu'après être passé en commission sur le continent??
et que tous les fonctionnaires ont un devoir de réserve? la censure existe toujours mais elle est rampante et plus subtile.

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